lundi 12 février 2018

Tous les oiseaux savent (Claire Mazard)

Editions Oskar jeunesse
173 pages
12.95 euros


4ème de couverture

"Une roucoulade à présent. Elle s'éternise, puis s'arrête, reprend. Un rossignol philomèle? Un merle noir?
Cet oiseau, je le sais, chante pour moi.
Comme tous les oiseaux du jardin.
Youyous, cacatoès, perruches...
Tous savent que j'aimerais être dehors avec eux. Ils déplorent mon emprisonnement. Ils m'appellent.
Emmy! Viens avec nous, petite Emmy!"


Mon avis

La colonisation n'est pas un thème récurent en littérature jeunesse. Je ne pouvais que sauter sur l'occasion de voir comment l'auteur allait aborder celui-ci dans son livre.

C'est en Afrique, dans les années 50, qu'il nous emmène en voyage. Nous partons à la rencontre d'Emmy, une jeune fille blanche issue d'un père militaire et d'une mère autoritaire et distante. Elle a plusieurs frères et une petite soeur.
Emmy est élevée essentiellement par sa mère mais surtout par de nombreux "domestiques" chargés à l'époque, pour quelques centimes, de s'occuper du ménage, des courses, des repas et des enfants.
Obéir et ne rien dire sont les maîtres mots de ces domestiques sous peine d'être renvoyés.
Des domestiques, elle en a connu de nombreux mais a finalement pu se lier d'amitié avec Baltasar, un "noir" chargé de l'emmener à l'école et de la récupérer ensuite.
Il me semble évident que dans ce genre de famille très bourgeoise, le racisme est plus que souvent présent. Cette famille ne déroge pas à la règle. Cependant, le mot "racisme" n'est pas acceptable pour Emmy. Noir ou blanc, elle s'en fout. Un être humain, tant qu'il est gentil, est un être bon. Alors le jour où sa mère va recevoir ce terrible coup de fil lui apprenant la mort de Baltasar dévoré par des crocodiles, le monde d'Emmy s'effondre à jamais.

C'est en 2014 que nous la retrouvons à présent. Elle a définitivement quitté l'Afrique et est maintenant retraitée du métier de brocanteuse. Cependant, elle ne perd pas ses bonnes vieilles habitudes et les utilisent même pour aider les sans-abris de son quartier. Elle est connue de tous grâce à son excentricité. Cette vieille dame, aujourd'hui, ne s'appelle plus Emmy. Elle porte bien des noms mais sûrement plus celui-là. Un passé qu'elle a laissé loin derrière elle.
Sa maison est une véritable caverne d'Ali-baba. Elle ne peut imaginer laisser les sans-abris sans aide et cela, peu importe d'où ils viennent et pourquoi ils en sont là. Elle ne fait aucune distinction, qu'ils soient blancs ou noirs, de son pays ou pas, ils ont le droit à la même chose. C'est d'ailleurs un guadeloupéen qu'elle aidera en dernier. Un homme qui lui inspire la confiance et qui sans le savoir va bouleverser sa vie à jamais.

C'est un livre emplit de poésie que l'auteur nous propose ici. Tout en simplicité, elle aborde le thème de manière totalement réaliste mais pas suffisamment en profondeur selon moi. C'est un peu ce qu'on peut souvent reprocher aux romans jeunesses.

Malgré cela, je ne peux que vous conseiller ce roman bouleversant, au suspense omniprésent. Un roman au secret bien gardé qui m'a mis une sacré claque avec sa finalité.


Ma note

16/20

4 commentaires:

  1. J'adore carrément la couverture et ton avis m'intrigue beaucoup, alors je note !

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  2. Merci pour la découverte et je file le proposer à ma fille.

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  3. Une façon de faire passer l'histoire aux jeunes par le biais de romans...
    Ce livre pourrait m'intéresser...
    Bonne soirée.

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